le désir féminin démystifié... par un homme...

Publié le par Le Père Peinard

Le désir féminin : cinq « vérités » culbutées

par Elsa Fayner | Journaliste Rue89

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  Peinture murale de Miss Tic, à Paris (Dierk Schaefer/Flickr/CC)


Daniel Bergner s’y est collé. Journaliste, notamment pour le New York Times Magazine, il a potassé les dernières études publiées, qu’il décortique dans son livre « What Do Women Want ? » [« Que veulent les femmes ? », éd. Harpers Collins, juin 2013, ndlr]. Voici cinq des clichés qu’il démonte.


1- L’homme propose, femme dispose

Un orgasme plus long à venir pour multiplier les partenaires ?

Puisqu’il n’est pas facile d’équiper les femmes d’appareils de mesure dans leur vie quotidienne pour évaluer leur désir, ni de les soumettre à diverses excitations en laboratoire, encore aujourd’hui, ce sont d’abord les rats et les singes qui sont observés. Autant dire que les recherches sur le désir féminin ne font que commencer. Pour des constats déjà décapants :


2 - Le désir féminin est plus policé

Les femmes sont plus sensibles aux singes que les hommes.

Pour savoir ce qui provoque l’excitation chez les femmes, Meredith Chivers a mené la même recherche dans plusieurs laboratoires aux Etats-Unis.

Elle soumet des images à un panel de femmes équipées d’un pléthysmographe qui enregistre l’afflux sanguin dans leur vagin, pour évaluer à quel point la projection leur fait de l’effet. Les vidéos montrent alternativement un homme et une femme faisant l’amour, deux femmes ou deux hommes dans la même situation, un Adonis marchant sur la plage le pénis au repos, un homme qui suce un pénis de bonne taille, deux singes bonobos, ou encore une femme se masturbant.


Premier constat : toutes les images déclenchent des accélérations du flux sanguin chez les femmes observées. Avec une intensité variable quand même :

  • les bonobos leur font moins envie que les humains ;
  • l’Adonis sur la plage ne suscite pas grand chose ;
  • le pénis en érection est, de loin, le plus gros succès de l’expérience.


3 - La femme a besoin de stabilité ?

Elles préfèrent un inconnu.

Meredith Chivers a ensuite réalisé la même expérience avec des enregistrements sonores, et non plus des vidéos. Une histoire érotique est racontée aux femmes, qui met en scène « un inconnu », « une connaissance proche », puis « un amant ».

Résultat : sans comparaison possible, l’inconnu excite davantage


4 - Le désir féminin diminue avec l’âge ?

L’apparition d’un nouveau partenaire sexuel regonfle le désir féminin à bloc, ménopause ou pas. C’est la monogamie longue durée qui est en cause. Et les femmes seraient plus promptes à se lasser.


5 - Les femmes rêvent de viol

C’est un peu plus compliqué

Apparemment, dans les cabinets des thérapeutes américains s’exprime fréquemment un même fantasme, celui du viol. C’est en tout cas le terme employé par les patientes. Les thérapeutes interrogés avouent se trouver désemparés. Ne va-t-on pas faire croire, en relayant ce constat, que les femmes rêvent d’être violées ?
Que signifie ce fantasme ?

 

Bergner avance plusieurs explications possibles :

  • la scène du viol est à considérer comme un symbole. Dans ce scénario, la femme renonce au contrôle, et elle n’a pas à justifier son désir (« éprouver du plaisir n’était pas ma faute si j’étais violée », explique une patiente) ;
  • l’excitation augmente après avoir échappé à un danger, comme le montre une étude citée dans le livre, et cette réaction peut avoir pour effet d’entrelacer, dans le cerveau, le circuit de la terreur et celui du désir. Résultat : le cerveau associe ensuite terreur et excitation ;

 

Publié dans Eros et Thanatos

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