La Jument Rouge - 3 - La sortie au cinéma

Publié le par Le Père Peinard

Résumé des chapitres précédents * :

Pour des raisons indépendantes de notre volonté, la troisième partie a été publiée avant la seconde.

La Jument Rouge - 1 : Emotions intenses.

La Jument Rouge - 2 - La visite du Louvres

 

La Bentley s’arrêta dans un chuintement sensuel. Elle jaillit en santiags, jean délavé et lacéré, bandana rouge. Elle examina le cheval. Jimmy se figea et son cœur se mit à battre la chamade. Il s’apprêtait à dénoncer Georges quand elle sauta en selle et piqua des deux vers les bois. Au passage elle cravacha les fesses de Jimmy qui crut défaillir de bonheur. Oh oui il accepterait les menottes, la cravache et le latex.

Il lui proposa d’aller au cinéma. Samantha le retint par la ceinture à la hauteur du dernier rang. Elle retira prestement son manteau, son pantalon, son porte-jarretelles, ses collants, son slip et son string qu’elle disposa soigneusement sur la rangée suivante. Elle lui expliqua qu’elle avait beaucoup sué pendant la randonnée et qu’elle faisait sécher ses sous-vêtements pour que personne n’aille s’imaginer qu’elle était une allumeuse. Jimmy laissa trainer sa main parmi la soie rose et les dentelles noires. Son émotion s’accrut considérablement. Elle s’en aperçu et soupira avec indulgence.


A la sortie du cinéma, elle lui susurra Chez toi ou chez moi ? Il se souvint à temps qu’il n’avait pas fait le ménage depuis le début de l’aventure. Chez elle, il se jeta à ses pieds, la demanda en mariage et commença à faire sauter les boutons de son manteau en peau de zébu. Elle gémit, se contorsionna, implora, il fut inflexible, la souleva et la jeta sur le lit où elle s’immobilisa, vaincue, lascive, offerte. Il se dressa comme un centaure et hurla Je vais te faire l’amour comme les chiens. Barbara devint pensive et lui proposa d’aller dans un quartier où elle n’était pas connue.


Mais le samedi suivant, Jimmy attendit en vain la Bentley toute la matinée. Il imagina le pire. Elle avait dû se faire violer à la sortie du cinéma. Les voyous avaient dû lui arracher sa petite culotte en dentelle noire. Maintenant elle gisait pantelante à moitié nue sur le macadam. Déjà le chef de bande défaisait sa ceinture. Jimmy lui posa la main sur l’épaule et le voyou détala sans demander son reste. Mélissa entièrement nue tendit ses bras au médecin du SAMU qui l’enveloppa dans une couverture de survie qui moulait indécemment ses formes juvéniles.

Désespéré, Jimmy décida de peindre le cheval entièrement en rouge. Sauf les oreilles. La Bentley glissa sans bruit jusqu’ à l’entrée de la piscine. Elle descendit visiblement courbatue par l’agression dont elle avait été victime. Il crut défaillir. Il s’approcha pour l’aider à se mettre en selle. Il en profiterait pour lui caresser les fesses et lui proposer une sieste réparatrice dans une des chambres de la Pool-House dont il avait dérobé la clé. Elle fit signe à Georges qui lui fit la courte échelle en jetant un clin d’œil salace à Jimmy.

Camilla rentra du Manège les joues rouges, l’haleine embrumée, les yeux brillants. La sueur tachait ses aisselles et le bas de sa chemise. Tout son corps fumait comme un champ après l’orage. Ses cuisses tremblaient, ses reins tressautaient convulsivement, ses mains s’ouvraient et se fermaient sur les rênes en cuir. Elle poussa un grand cri et perdit connaissance pour tomber dans les bras de Georges. Jimmy rentra le cheval dont il peignit incontinent les oreilles en vernis trois couches. Maintenant la jument était toute rouge de pied en cap.


Le samedi suivant, Mélinda descendit de la Bentley, s’approcha méfiante de l’écurie, jeta un coup d’œil craintif dans la stalle de Pègase et se figea comme dans un cauchemar. Elle se retourna verte de rage et hurla, avec un fort accent de Pigalle :
- Quel est l’enfoiré de fils de pute qui a peint mon cheval en rouge ?
Jimmy s’approcha nonchalamment le cœur battant, la bouche sèche et bredouilla :
- C’est moi… on baise ?


Christian Durand
Sète

Publié dans Salon de lecture

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